27/10/2019

Les Africains peinent à se mobiliser sur le climat

Au moment où Greta Thunberg et le mouvement écologiste Extinction Rebellion encouragent des centaines de milliers de personnes à dénoncer l’inaction des gouvernements contre la crise climatique, les activistes africains ont toujours du mal à se faire entendre. L’Afrique est pourtant face à d’importantes et néfastes conséquences du changement climatique, et l’ONU a relevé une forte augmentation des inondations, des risques d’insécurité alimentaire généralisée et des pertes économiques majeures. La sensibilisation reste faible toutefois et une étude de l’institut de recherche Afrobaromètre a révélé en août que 4 Africains sur 10 n’avaient jamais entendu parler du changement climatique. Au cours de la conférence Climate Chance qui s’est tenue à Accra, des centaines de militants, de responsables gouvernementaux locaux et d’investisseurs privés du continent, particulièrement d’Afrique de l’Ouest, se sont rencontrés pour tenter d’adopter une marche à suivre commune. L’Afrique ne produit qu’une infime fraction des émissions mondiales de gaz à effet de serre et la lutte contre le changement climatique est souvent perçue comme un problème concernant les habitants des économies développées. Les manifestations pour le climat qui ont réuni des centaines de milliers de personnes de Sydney à Stockholm n’ont en revanche mobilisé que quelques centaines de personnes dans les capitales du continent, à l’exception de l’Afrique du Sud. S’ils ont besoin de voix, les environnementalistes africains ont aussi besoin de données localisées et fiables au sujet de l’impact des changements climatiques sur les populations et l’économie afin de pouvoir commencer à mener une lutte efficace et ciblée.

Le Devoir